Depuis sa création, l’Atelier des médias fonctionne sur un système de groupes. Trésorerie, communication, informatique, vie quotidienne, recrutement… Aucune mission ou tâche n’est oubliée, et chacun y contribue. Un modèle associatif qui permet de faire vivre le lieu au quotidien.

On l’appelle le « rodéo des groupes ». Chaque année, à l’Atelier des médias, les adhérents du coworking doivent s’inscrire à la hâte dans l’un des groupes de l’association. Au choix, on peut rester au sein de son groupe, ou bien tenter l’aventure ailleurs. Celui qui gérait le compte Instagram de l’association pourra par exemple aider aux commandes de café, quand un membre du groupe informatique ira s’initier aux joies de l’organisation des soirées…

C’est un principe de fonctionnement immuable de l’Atelier des médias, depuis sa création. Chaque coworker donne un peu de son temps dans la dizaine de groupes que compose le coworking. « Trésorerie » pour la paperasse, « recrutement » pour la chair fraîche, « vie associative » pour les apéros, « vie quotidienne » pour le café, les cartouches d’imprimante et le papier toilette, « coopération » pour les collaborations de travail, mais aussi « communication », « événements publics », « informatique »… Toutes les tâches et missions de l’association sont pensées et accomplies à l’intérieur de l’un de ces groupes. Chacun d’entre eux est mené par un membre du conseil d’administration, élu pour un an lors de l’assemblée générale de l’association.

« D’autres viennent lui prêter main forte »

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Atelier des Médias, 2021 © Anne Gentilleau

Chaque groupe a sa méthode. À la trésorerie, groupe précieux par définition, une permanence tournante de deux heures a lieu tous les mardi après-midi. « Le roulement prévoit un·e Trésor par semaine mais, bien souvent, d’autres viennent lui prêter main forte », explique Anne Balaguier, la responsable du groupe tréso.

Au groupe informatique, « il n’y a pas de rythme de réunion précis, par contre les membres discutent régulièrement via le canal de chat interne de l’Atelier. Ce sont d’ailleurs les seuls à l’utiliser mais il faut un début à tout », précise Martin Delille, le responsable d’un groupe technique dont les tâches vont de la bonne marche de la connexion internet au serveur hébergeant l’intranet et le site public, jusqu’aux mailings lists assurant la communication entre les adhérents. Le groupe est aussi (très) souvent à la disposition des autres coworkers lorsqu’ils rencontrent des problèmes techniques.

Le groupe « recrutement » dispose quant à lui d’« un responsable boîte mail », « qui tourne chaque mois entre les membres du groupes », explique Hélène Berly, responsable du recrutement. Il a alors pour mission de s’occuper du suivi des demandes de nouveaux coworkers. Les autres membres du groupe assurent la visite, tous les mardi midi, des nouveaux membres qui souhaitent rentrer à l’Atelier des médias, lors de nos fameux « colunching ».

Le groupe « vie asso » fait le lien avec l’accueil des nouveaux coworkers. Il est également chargé de l’animation du lieu. « Chaque membre du groupe propose un événement et l’organise, seul ou avec l’aide d’un autre membre », explique Philippe Rahbé, chef de la vie asso. Au menu ces derniers mois : soirées à thèmes, after-work, jeux de société, concours de pâtisseries, troc de livres…

Quant au groupe « communication », il répartit ses différentes tâches. Pour la communication externe, un adhérent s’occupera de Twitter ou de Facebook, un autre d’Instagram ou de Linkedin. Des articles ou des portraits de coworkers permettent de faire vivre également le blog de l’Atelier des médias. En interne, le groupe partage les informations essentielles, comme les règles sanitaires en vigueur depuis deux ans… « Nous nous réunissons en fonction du besoin, environ six fois par an », précise Anne-Catherine de Fombelle, cheffe du groupe communication.

« Nous sommes ravis de servir de modèle »

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Atelier des Médias, 2021 © Anne Gentilleau

Ce mode de fonctionnement, où chacun donne quelques heures bénévoles par mois, permet de faire tourner au quotidien un coworking associatif. « Ça permet aussi aux nouveaux venus de rapidement participer à la vie de notre espace. Ce qui n’empêche pas des initiatives « hors groupes » ou des participations de coworkers pour prêter main forte à un groupe quand c’est nécessaire. Je trouve que c’est idéal pour un espace autogéré », estime Anne-Catherine. « Ça contribue à en faire un espace dynamique et vivant, qui sait faire face à des situations parfois complexes comme le Covid », ajoute Anne.

Un fonctionnement à part, qui fait des émules. Anne-Catherine se souvient encore de cette réunion du réseau « Coworking Grand Lyon », qui fédère plusieurs espaces de travail partagé sous l’égide de la métropole. « J’avais rencontré les responsables d’un coworking qui nous a « avoué » qu’ils ont copié notre fonctionnement de groupe pour leur espace, l’ayant découvert en venant pour un événement chez nous », raconte Anne-Catherine. « Nous sommes ravis de servir de modèle. »