Ça y est, La Gazette a un an. Un an ! En onze numéros, le mensuel de l’Atelier des médias s’est imposé comme un joyeux repère dans la vie du coworking.

La réalisation d’un rêve

Avril 2024. Dans la salle de réunion de l’Atelier des médias, une équipe s’active sur des templates Canva, échange des idées à bâtons rompus, fait des blagues, observe, commente, discute pictos, couleurs, typos. « Combien de pages ? », « On demande à qui ? », « On n’a rien, là ! », « Ah ah, génial, ce cœur rose, Valentine on dirait que tu tiens une rubrique coquine ! », « Qui pourra relire ? » Ce jour-là, un rêve commençait à devenir concret. Celui de Martin Delille, coworkeur historique de l’Atelier : « J’ai pensé que l’Atelier des médias avait droit à un média de l’Atelier ».Même si, l’avoue-t-il dès le premier édito, la véritable raison est qu’« avant d’orienter mes études vers les sciences, je caressais l’idée de devenir journaliste, animé par l’image romantique qu’Hollywood en faisait, dans ces vieilles rédactions où ça fumait à s’en rompre les poumons dans des locaux faits de boiseries et de vitraux dépolis où cliquettent et résonnent machines à écrire et téléphones ».

De fil en aiguille, le sujet est devenu un thème récurrent à la machine à café, puis un salon sur le chat de l’Atelier, jusqu’à être inscrit à l’ordre du jour d’une réunion du groupe Com. « Martin m’en a parlé alors que je venais tout juste de commencer mon deuxième mandat en tant que responsable du groupe Communication. L’idée arrivait à point nommé : nous cherchions justement un moyen pour faire vraiment lire aux coworkeurs et coworkeuses les comptes-rendus du CA. Et toutes les compétences étaient alors rassemblées au sein du groupe pour concrétiser ce projet », raconte Simon. Une réunion plus tard, le chemin de fer et la maquette de La Gazette étaient prêts à être remplis.

Un support chaleureux pour rassembler l’info et la faire circuler

Chaque mois, les coworkeurs et coworkeuses y retrouvent l’agenda, les potins et le compte-rendu du CA de l’Atelier. Un excellent moyen de s’informer sur l’actualité du coworking, les événements à venir et les discussions en cours dans les hautes sphères de l’asso. Et il s’en passe, des choses ! « C’est toujours trop long », se plaint Aurélie, en charge de la mise en page, « nous n’avons que deux pages ! » Entre les sujets brûlants — du changement de cafetière à l’augmentation des loyers — et l’actualité des huit groupes qui font fonctionner l’Atelier, c’est sûr qu’il y a de quoi dire.

La Gazette révèle les talents (et les pensées secrètes)

Rubriques phares de La Gazette, l’édito et les favoris du mois changent de rédacteur ou de rédactrice à chaque numéro, ces volontaires étant choisi·es avec tendresse par l’équipe Com. « Chaque mois, on force, oups, on invite deux nouvelles personnes à se lancer dans l’aventure », explique Simon. « Une fois qu’elles ont cédé, enfin, je veux dire, accepté, je ne les lâche plus jusqu’à ce qu’elles m’aient remis leur texte », ajoute Mathilde. Une tribune idéale pour découvrir des voix parfois discrètes ou libérer la parole. Cette expérience m’a emmené « très loin de ma zone de confort », écrit Thomas, héros et expert de l’Intranet de l’ADM, mais c’était un « insigne honneur. […] Je suis content [d’avoir pu l’utiliser] pour exprimer encore à quel point je suis toujours aussi émerveillé de ce qu’est devenu l’Atelier des médias ». Moran, dans un édito mémorable, a quant à lui enfin pu jeter son pavé dans la mare : « derrière cette façade d’ouverture se cachent les fils invisibles tissés par un système bien plus opaque qu’on pourrait l’imaginer. […] La Tréso puis[e] sans vergogne dans les fonds. “Je n’ai même pas besoin de cet argent, je fais ça pour le frisson”, avoue toute honte bue Magali ». On lui pardonne (à Magali).

Un succès fou

Après relecture et bon à tirer, une coursière monte la colline, clé USB en poche, jusqu’à un atelier de reprographie croix-roussien. « C’est une véritable expérience », raconte Anne. « Après moultes opérations, imposition du fichier, préchauffage de la machine, l’immense imprimante s’active avec un bruit de moteur d’avion et lance sur un support une épreuve de contrôle de La Gazette. Je la parcours les yeux humides et donne mon BAT pour deux autres exemplaires ». Et comme il est impossible de toutes et tous la lire en même temps, Simon l’envoie chaque mois par mail à tous les membres de l’asso.

« C’est fou, j’ai à peine le temps de les poser qu’ils disparaissent déjà ! », raconte la coursière.

« Chaque mois c’est pareil, aussitôt arrivée, aussitôt dévorée ». « Le 31 octobre, Anne s’est même fait subtiliser La Gazette, à peine imprimée, sur le chemin du retour vers l’Atelier ! », raconte Simon.

Tous les plaisirs sont dans La Gazette

C’est que les rubriques de La Gazette offrent toujours de belles surprises. L’occasion d’élargir ses champs culturels, de découvrir des plumes géniales ou des passions secrètes ! En onze numéros, les pages ont accueilli roman-photo, encart publicitaire, photos de soirée (casino, pyjama ou karaoké)…

« J’adore les favoris du mois et apprendre des anecdotes sur les gens. » Anaïs, enthousiaste.

Qu’ont découvert les coworkeuses et coworkeurs grâce à La Gazette ? « L’existence de Radio Moquette », « la playlist de l’ADM disponible sur Spotify et sur Deezer », « Sylvain en costard cravate », « qu’il existe des coachs en douche froide », « que je partageais avec Mad une passion pour les mots fléchés », « que Caro pratique la pêche à la mouche et Martin a eu 16 au bac en danse rock », « qu’il y a un super resto portugais rue des Quatre Chapeaux », « qu’on peut vraiment porter des boucles d’oreilles fabriquées soi-même (moi si j’essaie d’en faire, ça ressemble à un cadeau d’enfant pour la fête des mères) ».

 

Un média que se sont approprié les membres du coworking

Dès le départ, l’enthousiasme suscité par La Gazette a inspiré des contributions volontaires, faisant de chaque parution un numéro unique. À Madame Adèle, feuilleton littéraire à suspense déroulé sur plusieurs mois par Anne-Catherine, ont succédé les mots croisés fun de Mathilde, le quiz de la Vie quot’, les super itinéraires vélo de Pierre, sans oublier LA rubrique mode de Clara dont tout le coworking guette le prochain opus à l’approche de l’été. « On s’est bien amusées lors du shooting », raconte Valentine. « Une personne de l’Atelier a pensé que mes tenues étaient prêtées par des créateurs et créatrices du quartier ! »

Une Gazette de plus en plus qualitative

La formule s’améliore au fil du temps. « Nous avons fait évoluer le concept au fur et à mesure, en ajoutant par exemple une rubrique “Arrivées et départs” », explique Aurélie. « Cela permet d’identifier rapidement les nouvelles et nouveaux, c’est plus chaleureux ! » Mais que lui manque-t-il, à cette Gazette ? « Je rêve d’un article sur la drague à l’ADM », répond Anne du tac au tac. « En dix ans, on compte déjà quatre couples officiels et toujours en vie nés à l’ADM ! Alors imaginez si on ajoute les histoires secrètes… » « Il faudrait une rubrique “Petites annonces”, je voudrais vendre le jus de mon lombricomposteur », indique Martin. « Un courrier des lecteurs et lectrices ! J’ai une réclamation sur une citation qui m’est attribuée », indique un autre Martin. « Moi je ne sais pas, je ne la lis pas », indique une source qui fait bien de rester anonyme.

Quel avenir pour La Gazette ? « C’est quand même un sacré boulot », explique Mathilde. « Il faut contacter chaque mois les personnes qui écrivent, les relancer. En plus de nos réunions mensuelles et de tout le travail que l’équipe Com a par ailleurs. » « On essaie d’améliorer notre façon de travailler pour soulager chaque membre de l’équipe », explique Simon. « La Gazette est un vrai travail éditorial. Il faut chaque mois réfléchir aux contenus, mobiliser les contributeurs et contributrices, rassembler les visuels, revoir le calibrage des contenus, effectuer les relances éventuelles, mettre en page, relire et corriger, sans compter la logistique de l’impression. Heureusement, notre équipe communique super bien entre elle, en plus d’être super soudée et motivée ! »

« C’est trop cool », dit Stéphane.

Côté coworking, on peine à imaginer l’arrêt de La Gazette. « Elle est géniale, cette Gazette », dit Marion, des étoiles dans les yeux. « C’est vraiment fort que La Gazette tienne dans la durée, la com fait un super boulot », commente Laurent, « elle est attendue, elle plaît et si elle tient la route, c’est aussi que les personnes s’y retrouvent, s’y impliquent et ont envie d’y contribuer ». « Ça fait quelque chose de voir tous ces numéros dans leur ensemble », indique Anne, « La Gazette prend encore plus de sens avec le recul. Ses pages concrétisent une histoire, la vie d’un coworking dynamique, multiple, joyeux. Elle valorise aussi toutes celles et ceux qui font l’Atelier des médias. La lire rend fier·e d’en faire partie ». « Si la com fatigue et que la publication de La Gazette devait s’arrêter aujourd’hui, elle manquerait. Clairement », conclut Laurent. Une raison largement suffisante pour continuer.