Pourquoi devenir président·e de l’Atelier des médias ? Interview exclusive
Se faire appeler « Madame la Présidente » pendant 2 ans, je trouve que c’est déjà un privilège dont on ne bénéficie que trop peu dans une vie.
Vous le savez peut-être, le mandat de notre Présidente bien aimée arrive à son terme en décembre, et il faut songer à qui pourra poser son auguste séant sur le trône encore chaud de l’ADM. Pour mieux connaître cette prestigieuse fonction et pour vous inspirer à marcher dans les pas de notre Présidente, nous avons tiré au sort qui aurait l’honneur de rencontrer notre présidente pour une interview historique, et c’est tombé sur moi.
Dans un salon presque privé de l’illustre coworking lyonnais, l’addition ayant été généreusement couverte par les frais de bouche de la présidente, je patiente fébrilement en attendant celle qui est à la tête de l’ADM depuis maintenant deux ans. Au bout de deux paniers d’amuse-bouche, celle qui porte sur ses épaules toute la réputation de l’ADM s’avance d’un pas confiant, entourée d’une aura qui témoigne d’un grand pouvoir qui n’a pas oublié d’où il vient. Entretien sans concession avec l’âme, le cœur et la tête de l’Atelier des Médias.
Tout d’abord, mes hommages, chère Madame la Présidente. Pourriez-vous expliquer à la plèbe ce qu’implique la lourde tâche d’un ou une président·e de l’ADM ?
C’est une lourde tâche d’animation des conseils d’administration et des assemblées générales : il faut notamment veiller à toujours avoir le plus beau costume lors des AG.
Accessoirement, c’est aussi un rôle de représentation dans la vie civile et administrative de l’asso. Par exemple – merci de m’avoir épargné ça ces deux dernières années –c’est le ou la président·e qui va en prison au nom de l’asso en cas de problème. Mais c’est avant tout un rôle diplomatique pour que tout se passe bien, que ce soit dans l’asso ou avec l’extérieur.
Qu’est-ce que vous aimez en particulier, dans l’exercice de vos fonctions ?
Le pouvoir. La peur naturelle que j’inspire chez les coworkeur·ses.
Quels sont les privilèges associés à ce poste prestigieux ?
Au bout de 2 ans, je commence tout juste à comprendre que je ne peux prétendre à un logement de fonction, ni à un salaire à vie. Bon. Du coup, je regrette un peu de m’être présentée. Mais bon, se faire appeler « Madame la Présidente » pendant 2 ans, je trouve que c’est déjà un privilège dont on ne bénéficie que trop peu dans une vie.
Tout ce pouvoir est associé à de grandes responsabilités. Comment parvenez-vous à supporter toute cette pression et avez-vous pris la grosse tête ? Est-ce qu’il faut impérativement faire du golf et rencontrer les actionnaires ?
La pression est difficile, mais j’ai réussi à ne pas sombrer dans la cocaïne – pour le moment. La grosse tête, je ne pense pas, je suis bien trop importante pour ça. Quant au golf, en 2 ans de présidence, j’ai atteint un handicap de 2, comme Tiger Woods quand il avait 11 ans.
Pensez-vous qu’il faille remplacer la fonction présidentielle par un·e monarque absolu·e ?
Il me reste un mois pour arriver à instaurer la présidence à vie pour l’ADM. J’y crois.
Y aura-t-il une cérémonie solennelle de transmission des pouvoirs lors de l’AG de Noël ?
J’espère bien que mes sujets y auront pensé.
Cette fonction est-elle une bonne planque qui permet de se la couler douce et de se servir dans la caisse ? Je ne sais pas, je demande, c’est pour une amie.
Bien sûr ! Présentez-vous !
Si j’ai pu le faire, tout le monde peut le faire !
Quels conseils souhaitez-vous donner aux blancs-becs qui auraient l’audace de se présenter à la succession de votre auguste présidence ?
Déjà, je dirais : bravo les blancs-becs. La présidence est un poste très riche – au sens figuré du moins, en attendant mieux – et absolument pas solitaire. Le vrai travail est fait par les coworkeuses et coworkeurs dans les groupes, et par les représentant·es des groupes. Le ou la président·e aide à faire le lien, joue un rôle de représentation, d’animation, de « centralisation », beaucoup aidé·e notamment par le ou la secrétaire et le ou la trésorier·e. Comme je le dis depuis 2 ans : si j’ai pu le faire, tout le monde peut le faire !
En résumé, des propos bouleversants et inspirants. Si vous avez lu jusqu’ici, la com’ offre une affiche de campagne aux deux premier·es candidat·es. Une belle occasion d’avoir votre visage affiché dans le couloir pendant un mois et demi !